BARBEY d'AUREVILLY Jules Amédée
Fils de Marie-André Théophile BARBEY et d’Ernestine Eulalie Théodose ANGO.
Jules BARBEY vit son enfance dans la petite bourgeoisie du Cotentin, attachée à la tradition, à la monarchie, au souvenir du passé. Dans les vieilles rues de Valognes, son imagination s’ouvre aux récits violents de la chouannerie, aux légendes normandes. Des discussions passionnées avec son oncle, médecin et athée, bousculent cet ordre étouffant : BARBEY se révolte contre le milieu familial. A deux reprises, il fonde à Caen une revue éphémère dont le projet est de « réveiller la Normandie » en répandant les idées libérales. Sa famille lui reproche ses activités d’écriture et sa liaison avec sa cousine Louise du MERIL. La rupture est consommée.
A vingt-cinq ans, un héritage lui donne enfin les moyens de gagner Paris. Dans les salons, les femmes s’empressent autour du brillant causeur. Intransigeant, orgueilleux, violemment hostile à la civilisation industrielle, BARBEY mène une existence tapageuse de dandy.
Il commence une carrière de journaliste, publie des nouvelles, ajoute à son nom celui de « d’Aurevilly ». Bientôt dans sa longue cape de berger normand doublée de soie écarlate, BARBEY d’AUREVILLY s’impose comme un personnage familier des boulevards.
Il multiplie les liaisons, s’adonne à l’alcool, sa « maîtresse rousse ».
Il connait alors une grande passion avec celle qu’il appelle l’Ange blanc, la baronne de BOUGLON. BARBEY se réconcilie avec sa famille, retourne à Valognes, publie une série de romans inspirés par la Normandie. Mais L’Ensorcelée et Le Chevalier des Touches sont peu remarqués. C’est le scandale des Diaboliques qui lui assure le succès, à soixante six ans. Fidèle à lui-même, décochant ses flèches à ceux qui sacrifient à la facilité, au pouvoir de l’argent, il est surnommé « le Connétable des lettres » par ses amis.
Il devient un maître pour une nouvelle génération de jeunes écrivains ; il réédite ses romans et ses essais, regroupe ses articles. Le vieux Connétable meurt le 23 avril 1889, à la suite d’une hémorragie, à Paris, entouré d’un cercle d’admirateurs fervents.
Quelques œuvres :
- l’Amour impossible (1841)
- Une vieille Maîtresse (1851)
- L’Ensorcelée (1852)
- Le Chevalier des Touches (1863)
- Un prêtre marié (1864)
- Les Diaboliques (1874)
- Une histoire sans nom (1883)
- Celui qui ne meurt pas (1884)